卢沙野大使出席法国艺术8协会座谈交流会
Mesdames et Messieurs les mécènes d’Yishu 8,
Madame Christine Cayol,
Chers amis,
À l’occasion du Nouvel An chinois, c’est un grand plaisir pour moi d’être invité au Musée Guimet pour ce rendez-vous entre amis.
Tout d’abord, je tiens à vous souhaiter une bonne Année du Lapin ! En horaire de Paris, nous sommes le 4e jour du premier mois du calendrier lunaire chinois, mais selon l’heure de Beijing, c’est déjà le 5e jour du premier mois lunaire. Dans la tradition chinoise, le 5e jour est connu sous le nom de « Powu » (littéralement briser le 5). Parce qu’à partir de ce jour, les nombreux tabous que l’on doit observer pendant le Nouvel An chinois, comme ne pas coudre ni laver les vêtements et ne pas sortir les déchets, pourront être brisés, marquant ainsi la fin du Nouvel An lunaire. Une autre coutume importante de ce jour consiste à renvoyer le démon de la Misère et à accueillir le dieu de la Fortune : des pétards sont allumés pour faire fuir la malchance, la pauvreté et les maladies. Les magasins sont rouverts en allumant des pétards, en brûlant de l’encens, et en affichant un nouveau portrait du dieu de la Fortune, dans l’espoir de l’accueillir le plus tôt possible. Donc c’est avec tous les bonheurs que symbolise ce 5e jour du premier mois lunaire, que je vous souhaite plein de réussite et de prospérité pour l’Année du Lapin !
Christine m’a dit qu’on se retrouverait pour un salon très détendu et que vous auriez pas mal de questions à me poser. Avant de répondre à vos questions, j’aimerais aborder brièvement quelques sujets d’intérêt pour tous, après quoi nous pourrons discuter plus en profondeur. Je voudrais parler notamment des quatre questions suivantes :
Première question, l’optimisation des mesures sanitaires en Chine. J’ai remarqué qu’il y a un intérêt général pour ce sujet, qui a fait couler beaucoup d’encre dans la presse française. Cela fait trois ans que la COVID-19 persiste. Au cours des trois dernières années, le gouvernement chinois a toujours donné la priorité à la santé et à la vie du peuple, et veillé à améliorer constamment la pertinence et la précision des mesures sanitaires en fonction de l’évolution de la situation. C’est grâce à cette approche ciblée et fondée sur la science que la Chine a pu résister aux nombreuses vagues de la pandémie et maintenir les taux de morbidité et de mortalité à un niveau extrêmement bas, alors que la souche originale du virus et les variants Alpha et Delta très virulents ont entraîné plus d’un million de décès aux États-Unis et plus de deux millions en Europe. En 2021, il n’y a eu que deux décès dus à la COVID-19 en Chine. Vers la fin de l’année dernière, constatant la diminution considérable de la dangerosité du variant Omicron, le gouvernement chinois a annoncé l’adoption d’un Plan général déclassant la gestion de la COVID-19 à la maladie infectieuse de catégorie B. Même si nous avons depuis connu une flambée d’infections, il n’y a pas eu un million, voire des millions de décès prédits par certains médias occidentaux. Selon les dernières statistiques de la Commission nationale de la Santé de Chine, pendant les cinq semaines entre le début de l’assouplissement de contrôle sanitaire le 8 décembre dernier et le 12 janvier, moins de 60 000 décès liés à la COVID-19 ont été enregistrés dans les établissements de santé, dont 5 503 décès directement dus à la COVID et 54 435 décès issus de comorbidité ou complication, l’âge moyen des décès étant de 80,3 ans. Pendant la semaine suivante, à savoir du 13 au 19 janvier, nous avons dénombré encore 12 658 décès, dont 681 directement dus à la COVID-19. À l’avenir, le gouvernement chinois publiera régulièrement ces données.
Deuxième question, les perspectives de l’économie chinoise. Nombre d’entre vous viennent du monde des affaires et du milieu financier, j’imagine que vous suivez de près l’économie chinoise. Il y a une semaine, le Bureau national des Statistiques de Chine a publié les chiffres de l’économie chinoise de 2022 : notre PIB a atteint 121 000 milliards de RMB, soit quelque 18 000 milliards de USD, en hausse de 3 % sur un an, et le volume global de l’import-export de marchandises a progressé de 7,7 % pour atteindre 42 000 milliards de RMB, représentant 34,7 % du PIB. Ce qui montre que l’économie chinoise, bien qu’elle ait connu de grandes difficultés en raison des fluctuations de la conjoncture économique mondiale et de l’impact des mesures sanitaires, a fait preuve d’une forte résilience, d’un énorme potentiel, d’une grande vitalité et que ses fondamentaux marqués par une soutenabilité de long terme n’ont pas changé. En plus, l’optimisation des mesures de gestion sanitaire en Chine apporte des éléments favorables au développement économique pour l’année qui s’ouvre. Sur fond d’une possible stagnation, voire d’une récession de l’économie mondiale, de nombreuses institutions internationales prévoient à l’inverse une croissance d’environ 5 % pour l’économie chinoise en 2023. D’ores et déjà, on peut constater que les autorités locales en Chine rivalisent d’ambition économique. Dans beaucoup de villes, le taux de réouverture des grandes entreprises industrielles s’élève à plus de 90 %, et plus de 2 milliards de voyages de passagers sont attendus pour les vacances du Nouvel An chinois. La stimulation de la consommation qui en résulte n’est pas difficile à imaginer. Le box-office du cinéma en Chine pour les 4 premiers jours des vacances du Nouvel An s’est déjà élevé à 4,5 milliards de Yuan RMB, soit 660 millions de USD. La reprise et la croissance de l’économie chinoise offriront certainement des opportunités pour la France et d’autres pays du monde.
Troisième question, les relations sino-françaises. Les relations sino-françaises sont depuis longtemps à l’avant-garde des relations entre les grandes puissances et entre la Chine et l’Occident. L’année dernière, malgré les mutations et les bouleversements de la situation internationale, les tensions géopolitiques complexes et la pression baissière considérable sur la croissance économique mondiale, les relations sino-françaises ont résisté aux épreuves, maintenu une stabilité globale et affiché une dynamique positive. Cela est avant tout grâce au leadership stratégique du président Xi Jinping et du président Emmanuel Macron, qui entretiennent une communication stratégique régulière. En 2022 , les deux chefs d’État ont eu plusieurs rencontres ou entretiens téléphoniques, dont on retiendra notamment leur première rencontre en face à face depuis la crise de la COVID-19, en marge du sommet du G20 à Bali, Indonésie, en novembre dernier. Ils ont fixé le cap à suivre pour le développement futur des relations sino-françaises. Pour la prochaine étape, nous devrions préparer soigneusement la visite du président Macron en Chine, qui est sa première visite en Chine depuis la crise de la COVID-19. La Chine y attache une grande importance et est prête à saisir cette occasion pour promouvoir un plus grand développement de la coopération sino-française dans divers domaines.
Il est vrai que ces dernières années, surtout depuis la crise sanitaire, les relations sino-françaises et sino-européennes sont soumises à de nouvelles épreuves. Mais j’ai le sentiment profond que les divergences entre les deux parties sont exagérées et que les possibilités de coopération sont minorées. Il est à noter que la politique chinoise de la France et de l’Europe sont de plus en plus perturbées par des préjugés idéologiques et des facteurs tiers, et que la voix de la raison s’est amenuisée pour laisser place aux piaillements de la confrontation, entraînant une détérioration du climat de l’opinion publique. Rien de tout cela n’est dans l’intérêt d’aucune des deux parties. Pour être honnête, la Chine et l’Europe sont situées à deux extrémités du continent eurasiatique, nous sommes géographiquement si loin les uns des autres qu’il n’est jamais question de conflit géostratégique. Certes, nous avons des différences idéologiques, mais elles ne datent pas d’aujourd’hui et il n’y a aucune raison pour qu’elles posent un obstacle à nos relations. Plus la situation est complexe, plus nous devons maintenir une détermination stratégique impassible, viser haut et voir loin. À nous de faire revivre l’engagement initial pris lors de l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises, de surmonter les multiples adversités pour aller courageusement et résolument de l’avant et faire avancer solidement les relations sino-françaises.
Quatrième question, les échanges culturels entre la Chine et la France. Les nations chinoise et française ont créé des cultures splendides dans le long fleuve de l’Histoire et ont longtemps joué un rôle pionnier dans le progrès des civilisations orientale et occidentale. Depuis des siècles, nos deux pays s’apprécient et s’admirent mutuellement, apprennent l’un auprès de l’autre, donnant un bel exemple de l’enrichissement réciproque entre civilisations différentes. Dans l’histoire, la culture chinoise a été très en vogue dans la société française. On peut trouver beaucoup d’éléments chinois dans les œuvres des penseurs des Lumières ou les décorations du château de Versailles. De l’autre côté, les grands hommes français comme Montesquieu, Voltaire, Rousseau, La Fontaine, Molière, Hugo, Millet et Monet, les œuvres d’art français comme Notre-Dame de Paris, Les Fables de La Fontaine et Les Nymphéas sont connus de tous en Chine. Le Général de Gaulle disait : « Qui sait si les affinités qui existent notoirement entre les deux nations pour tout ce qui a trait aux choses de l’esprit, compte tenu du fait qu’elles se portent, dans leurs profondeurs, sympathie et considérations réciproques, ne les conduira pas à une croissante coopération culturelle ? » Dans son célèbre livre L’esprit du peuple chinois, Kou Hong-ming, grand lettré confucianiste au début du 20e siècle, écrivait ceci : « Je crois que ce sont les Français qui ont le mieux compris les Chinois, qui sont les plus aptes à apprécier la civilisation chinoise », car ils partagent avec les Chinois une rare « qualité d’esprit » qui s’appelle « la délicatesse ».
L’époque où nous vivons est pleine de mutations et de défis. Mais la culture reste la force la plus profonde pour rapprocher les peuples. Depuis plus de dix ans, Mme Christine Cayol, M. Henry-Claude Cousseau et toute l’équipe d’Yishu 8 ont travaillé inlassablement pour mettre en place des espaces artistiques comme « la maison des arts » ou « Chez Tante Martine », créer les trois Prix Yishu 8, offrir des possibilités d’échanges interculturels aux étudiants d’écoles d’art, et créer des incubateurs pour les jeunes artistes des deux pays. Ils ont ainsi joué un rôle irremplaçable dans la promotion des échanges et de l’inspiration mutuelle entre les jeunes artistes chinois et français, et dans l’approfondissement de la compréhension mutuelle entre les deux peuples. Je voudrais également profiter de cette occasion pour exprimer ma sincère gratitude au Musée Guimet et à tous les mécènes, pour votre générosité et soutien qui ont permis à ces jeunes artistes de repousser sans cesse les limites de leur créativité et de présenter de meilleures œuvres aux peuples des deux pays.
Mesdames et Messieurs, vous êtes tous des connaisseurs et amis de la Chine, les relations sino-françaises ne sauraient se développer durablement et solidement sans votre soutien. Comme le dit un proverbe chinois, « le feu flambe quand tout le monde y met des bûches ». L’amitié sino-française est le fruit de l’engagement des deux peuples, et elle a besoin d’être entretenue par tous en Chine comme en France. Je souhaite pouvoir continuer à compter sur votre rôle pour faire connaître la vraie Chine, raconter la belle histoire de la coopération sino-française, et chanter le louange de l’affinité entre nos deux peuples.
Merci de votre aimable attention. Je suis prêt à échanger plus en profondeur avec vous.
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